Détention d'un agent du consulat algérien
Détention d'un agent du consulat algérien, pixabay/photo d'illustration

Les tensions diplomatiques entre Alger et Paris s’intensifient après l’arrestation de trois hommes, dont un fonctionnaire du consulat d’Algérie en France. Cette affaire, liée à l’enlèvement sur le territoire français de l’influenceur algérien Amir Boukhors, a déclenché une vive réaction du ministère algérien des Affaires étrangères.

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Trois inculpations à Paris en lien avec l’enlèvement d’Amir Boukhors

Le parquet national antiterroriste français a annoncé vendredi 11 avril l’inculpation de trois hommes, dont un employé du consulat d’Algérie en France, pour enlèvement, séquestration ou détention arbitraire en lien avec une entreprise terroriste. Les faits concernent l’enlèvement survenu fin avril 2024 de l’influenceur politique algérien Amir Boukhors, connu sous le pseudonyme Amir DZ.

Ces suspects sont également poursuivis pour association de malfaiteurs à caractère terroriste. Les autorités judiciaires françaises ont décidé de leur placement en détention provisoire. L’influenceur, critique virulent du régime algérien, avait disparu brièvement avant d’être relâché.

Réaction immédiate du ministère algérien des Affaires étrangères

Le ministère algérien des Affaires étrangères a dénoncé un "développement inadmissible et inqualifiable", affirmant qu’il risque de nuire gravement aux relations diplomatiques entre l’Algérie et la France. Le même soir, l’ambassadeur de France en Algérie, Stéphane Romatet, a été convoqué pour recevoir une protestation officielle.

L’Algérie a déclaré qu’elle ne laisserait pas cette situation "sans conséquences", soulignant la gravité des accusations portées contre un agent consulaire bénéficiant, selon elle, d’une immunité diplomatique au regard de la convention de Vienne sur les relations consulaires.

La France invoque l’indépendance du pouvoir judiciaire

Face aux accusations algériennes, la diplomatie française a indiqué que "l’autorité judiciaire agit en toute indépendance" et qu’elle est "seule compétente pour se prononcer". Interrogé par l’AFP, le ministère français de la Justice n’a pas commenté l’affaire. Le Quai d’Orsay a simplement rappelé l’importance du respect du droit international.

La France n’a pas souhaité commenter une enquête en cours, se tenant à la réserve imposée par la procédure judiciaire en cours. Aucun détail supplémentaire n’a été fourni concernant l’identité des trois personnes mises en cause ni les circonstances exactes de l’enlèvement.

Les implications diplomatiques restent à suivre

Cette affaire intervient dans un contexte déjà tendu entre les deux pays, marqué par plusieurs différends ces dernières années. Les autorités algériennes exigent des explications et envisagent des mesures de rétorsion, alors que Paris campe sur sa position de non-ingérence dans les affaires judiciaires.

L’avenir des relations algéro-françaises pourrait être impacté durablement si aucun compromis diplomatique n’est trouvé rapidement. Les suites de cette affaire seront déterminantes pour l’équilibre des relations bilatérales entre Alger et Paris.

Source: 20 Minutes